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JEAN de la CROIX

  • carmelnevers
  • 13 déc. 2019
  • 2 min de lecture

Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l'Église

Jean de La Croix compose le Cantique spirituel, dans le cachot de Tolède où il est enfermé en 1578.

Puis il en écrit le commentaire.

Où t’es-tu caché, Bien-Aimé,

Ô âme, la plus belle d'entre les créatures de Dieu, toi qui désires si ardemment savoir où se trouve ton Bien-Aimé afin de le chercher et t'unir à lui, voici qu'on te le dit : tu es toi-même la demeure où il habite…

Ton trésor est si proche de toi qu'il est en toi-même, ou pour mieux dire, tu ne saurais être sans lui.

Écoute l'Époux lui-même te le dire :

« Voici que le royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17,21)…

Que cherches-tu au dehors, puisque tu possèdes en toi-même tes richesses, ta jouissance, ton rassasiement et ton royaume, c'est-à-dire le Bien-Aimé auquel tu aspires et que tu poursuis ?…

La seule difficulté c'est que, tout en résidant en toi, il y demeure caché…

Tu élèves une objection :

« Puisque celui que j'aime habite en moi, comment se fait-il que je ne le trouve ni le sente ? »

En voici la raison.

C'est qu'il y est caché et que tu ne te caches pas comme lui pour le trouver et le sentir.

Celui qui veut trouver un objet caché, doit pénétrer jusqu'à la profondeur où il se cache, et lorsqu'il l'aura trouvé, lui aussi sera caché.

Ton Époux bien-aimé est le trésor caché dans le champ de ton cœur, ce trésor pour lequel le sage marchand a donné tous ses biens (Mt 13,44).

Il te faudra donc pour le trouver … te cacher dans la retraite intérieure de l'esprit.

Là, fermant la porte sur toi, c'est-à-dire renonçant par la volonté à toutes choses, « tu prieras ton Père dans le secret ». (Mt 6,6).

Si tu demeures ainsi cachée avec lui, tu le sentiras en secret, tu l'aimeras et tu en jouiras en secret ; tu prendras secrètement en lui tes délices, c'est-à-dire d'une manière qui surpasse toute parole et tout sentiment.

Il t’est donc bon en tout temps, de considérer Dieu comme caché et de crier vers Lui en disant :

Où t’es-tu caché, Bien-Aimé, Me laissant toute gémissante ?

Du Cantique spirituel version B, strophe 1, 8-9

(trad. OC, Cerf 1990, p. 1221)

 
 
 

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