14 décembre Solennité de St Jean de la Croix, carme, poète et docteur de l’Eglise
Je connais bien moi la source qui jaillit et coule, mais c’est de nuit.
Cette source éternelle est cachée, et pourtant je sais bien moi où elle a sa demeure, mais c’est de nuit.
En cette nuit obscure de cette vie, je sais bien moi par foi la source fraîche mais c’est de nuit.
Son origine je ne le sais, car elle n'en a pas, mais je sais que toute origine vient d'elle mais c’est de nuit.
Je sais qu'il ne peut être chose si belle et que cieux et terre s'abreuvent d'elle, mais c’est de nuit.
Je sais bien que de limite en elle on ne trouve et que personne ne peut la comprendre mais c’est de nuit.
Sa clarté jamais n'est obscurcie et je sais que toute lumière d'elle est venue, mais c’est de nuit.
Je sais que ses courants sont si puissants, qu'enfers, cieux, ils arrosent, et les nations, mais c’est de nuit.
Le courant qui naît de cette source je sais bien qu'il est hautement capable et omnipotent, mais c’est de nuit.
Et le courant qui de ces deux procède, je sais qu'aucune des autres ne le précède, mais c’est de nuit.
Je sais bien que les trois en une seule et unique eau vive résident, et que l'une de l'autre découle, mais c’est de nuit.
Cette source éternelle est cachée en ce pain vivant pour nous donner vie, mais c’est de nuit.
Ici elle appelle les créatures, qui de cette eau s'abreuvent, quoiqu'à l'obscur, car c'est de nuit.
Cette source vive que je désire, en ce pain de vie je la vois, mais c’est de nuit.
