LA TRES SAINTE TRINITE
A l’entrée de la tente, ayant levé les yeux, Abraham voit Trois Hommes…
Il court à leur rencontre,…. se prosterne jusqu’à terre…
« Monseigneur, je t’en prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux,
veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t’arrêter.. » Gn. 18, 3.
Abraham accueille trois hôtes… il n’en voit… il n’en reconnaît qu’Un…
Ainsi à l’ombre silencieuse de l’icône, s’ouvre une route mystérieuse…
qui nous emportera jusqu’au seuil de l’indicible :
Le Visage d’un Dieu qui se laisse entrevoir, pressentir dans l’éclat fulgurant de sa Beauté…
L’image qui s’offre à nos regards – celle à travers laquelle Roublev, chantre de l’Amour, semble
respirer l’éternité, comme s’il vivait dans les espaces du Cœur divin, – dès l’entrée, se donne à nous, en trois chemins de lecture.
L’hospitalité d’Abraham (philoxénia) envers les Trois Visiteurs, - cf. Gn. 18, 1- écrite avec une grande sobriété s’efface devant l’évocation du Mystère de l’Economie divine, qui laisse, elle-même, deviner la faille toute ouverte sur un abîme sans fond…la vie d’intimité en Dieu…
Mystère ineffable, qui, jamais ne se dévoilera totalement à nos yeux aveuglés !
Fenêtre ouverte sur la lumière qui est en Dieu… parole pour notre vie, l’icône se fait ainsi chemin…
…de seuil en seuil, au creux de cette nuit mystérieuse, toute obscure et lumineuse de la rencontre… et de la demeurance en Dieu.
L’icône, tout au long de sa montée vers la lumière, est toute entière marquée de l’acte créateur, par les éléments naturels qu’elle emploie : bois, colle de poisson, jaune d’œuf, terres.. L’univers crée y est tout entier dans ses différentes composantes : végétaux… animaux… minéraux… La voici, comme jaillie, dès son origine, de la bouche de Dieu : Il dit et cela est…
« Or, la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme… comme un chaos… Un vent de Dieu tournoyait sur les eaux… »…cf. Gn. 1, 2.