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Le mystère de l’Epiphanie.

Epiphanie, un mot grec qui signifie : MANIFESTATION, apparition. Aujourd’hui nous célébrons l’Epiphanie du Seigneur, la MANIFESTATION de Dieu. Pour nos frères orthodoxes, c’est même le jour principal de la fête de la Nativité. C’est le jour où Dieu se révèle à nous. Par ailleurs, dans la seconde lecture, Paul nous parle par trois fois de la manifestation de Dieu en Jésus comme d’un mystère. Quel est donc ce mystère qui se révèle devant nos yeux ébahis ?

Adorer notre Dieu dans un petit enfant !

Noël n’est-il pas un scandale pour tout croyant ? Car, Noël abolit la séparation inscrite au cœur de toute religion entre le sacré et le profane. A Noël, Dieu se révèle sous les traits d’un enfant d’homme. Dieu tout-puissant, omniscient, intemporel, le Très Haut, le Saint, le Juste, se fait adorer en la personne d’un enfant, le Créateur se MANIFESTE sous les traits de la créature. Dieu n’est plus à chercher au ciel, sur les autels, dans les hauteurs qui nous sont inaccessibles, il est là au milieu de nous, l’un d’entre nous. Inutile de lever les yeux, il nous faut les baisser pour pouvoir le contempler. Dérangeant, on aime bien mieux mettre Dieu à part, le considérer avec crainte et tremblement, comme une ombre protectrice qui veille sur nous !... depuis le ciel. Pourtant, à Noël, Dieu se fait l’un de nous. Nous n’avons pas à le chercher dans un Temple ou un lieu sacré mais parmi les hommes. Avons-nous vraiment pris conscience de ce mystère de Noël ?

Adorer le Tout Puissant dans la faiblesse !

Mais le scandale ne s’arrête pas là ! Dieu se fait homme parmi les hommes, mais en plus il

revêt les habits de la faiblesse et de la petitesse. Lui le Tout puissant sa fait petit enfant et on peut le prendre dans ses bras. Le Très Haut se fait tout petit, le tout puissant se fait faiblesse.

Voilà, un second mystère de l’Epiphanie, Dieu ne se manifeste pas comme on l’attendait. Comment un enfant va-t-il sauver le monde, vaincre la mort et le péché ?

Notre Dieu s’offre à tous, sans exception ! Le scandale ou le mystère de l’Epiphanie ne s’arrête pas là, encore ! Nous attendions et nous attendons, comme Israël, notre Dieu, celui qui viendra spécialement pour nous, le peuple élu, l’Eglise, l’assemblée des croyants. Et voilà qu’il se manifeste et est adoré par des étrangers, des mages, des gens qui n’ont pas notre foi et ne sont pas de notre race. Nous attendions un Dieu pour nous et voici qu’il se présente comme un Dieu pour tous ! Ce sera le grand scandale que provoquera Jésus : il parlera et mangera avec les pécheurs et les étrangers, il ne respectera pas la séparation entre le sacré et le profane, il sera sauveur en acceptant la mort sur la croix !

La fête de l’Epiphanie est une fête déconcertante, elle bouscule nos idées toutes faites sur Dieu et sur le salut.

Ne nous y trompons pas : Dieu est bien le Tout Autre, le Tout Puissant, la Tête de l’Eglise, Notre Dieu ; mais il demande de le rencontrer là où nous ne pensions pas le trouver. Car il est aussi le Tout Petit, le Tout Faible, l’enfant de la crèche, l’étranger, le mourant. Il est celui que nous devons voir se manifester dans nos frères les hommes, non pas en quelques-uns choisis ou élus, mais en tous les hommes. Il est celui qui par son incarnation nous fait accéder à la divinité. Il est celui qui par sa mort nous donne la vie.

Voilà le mystère de Noël, voilà comment Dieu nous demande de l’adorer dans sa manifestation : comme un homme, petit et faible.

D’après une homélie du P. Damien Stampers.

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